71ème journée  17 Avril Casablanca-Pékin à vélo sur les traces d'Ibn Battuta
Kirklareli - Saray - 80 km.
Ce matin à six heures, j'écoutais la radio pendant que je prenais ma douche. J'ai entendu que le Paris Saint-Germain a battu le Barça, ce qui les qualifie pour les demi-finales de la Ligue des Champions. Nous sommes aussi à 100 jours des Jeux Olympiques, et Mohamed El Morabity  a remporté la grande étape du Marathon des Sables. Après un petit déjeuner rapide dans cette ancienne école de 1900, transformée en hôtel, me voilà en route à travers la campagne de Turquie, sur des routes vallonnées avec un vent assez fort venant de ma droite. Beaucoup de camions roulent dans les deux sens, produisant un bruit agaçant. Pendant  que je buvais un peu d'eau, une voiture s'est arrêtée, avec quatre jeunes à bord, qui m'ont demandé si j'avais des problèmes. Après leur avoir répondu que non, ils m'ont donné une bouteille d'eau et m'ont souhaité bon courage, un geste typique de l'accueil turc. Deux heures plus tard, je suis tombé sur des tables et des tabourets tenus par des dames vendant du thé et du café, un spectacle typique. Je me suis arrêté et elles m'ont préparé un pain avec du fromage, à la manière d'un panini, et m'ont servi un verre de thé. Trois femmes et deux messieurs étaient présents,  avec mon traducteur je leur ai expliquer mon voyage, ils étaient ravis de prendre des photos avec moi. Plus tard, un autre monsieur en costume marron accompagné de trois chiens m'a arrêté pour me demander du parfum, je ne sais pas pourquoi. J'ai dit que je n'en avais pas.
Arrivé dans une petite ville nommée Saray, j'ai gonflé mes pneus chez un marchand de motos. Tous les ouvriers sont sortis pour voir et ont observé la plaque de mon vélo. Nous avons pris une photo ensemble et ils m'ont dit qu'ils allaient me suivre sur Instagram. Le ciel est menaçant, on dirait qu'il va pleuvoir et le vent commence à se lever. Ça suffit pour aujourd'hui, bientôt la ville d’ Istanbul. Depuis Sofia en Bulgarie, je n'ai pas pris de repos, et je suis maintenant à
4 970 km depuis Casablanca. Doucement, mais sûrement, j'avance. Pendant ce temps, ma petite-fille a deux mois de plus. Heureusement, grâce à WhatsApp, je garde le contact avec toute la famille.Le voyage à vélo m'emmène dans des pays lointains, là où chaque coup de pédale résonne avec le manque de ma famille.
Restez  en mouvement.