75ème journée- 21 Avril Casablanca-Pékin, sur les traces d'Ibn Battuta par la Route de la Soie.
Silivri - Istanbul - 73 km
Hier, il a plu toute la journée, alors que mon portable prévoyait un temps meilleur pour le lendemain. On avait presque envie de dire "c'est pas possible". Je me suis réveillé à 6h et la première chose que j'ai faite a été de regarder par la fenêtre : il faisait beau, sans trace de pluie. J'ai rapidement ramassé mes affaires et suis descendu déjeuner. Hier, j'étais tout seul au restaurant ; il n'y avait pas grand monde à l'hôtel. Ce matin, ils avaient préparé un petit-déjeuner royal. Intrigué, j'ai demandé au cuisinier ce qui se passait. Hier soir, j'avais mangé seul, et là, il semblait qu'ils avaient préparé un déjeuner pour mille personnes. Il m'a expliqué qu'une équipe de football professionnelle de la ville d'Izmir était arrivée. Plus tard, j'ai rencontré les entraîneurs qui m'ont interrogé sur mon origine et mon parcours. Nous avons échangé nos coordonnées et pris des photos ensemble. J'ai passé un quart d'heure avec eux. J'aurais aimé prendre des photos avec les footballeurs, mais ils m'ont dit qu'ils ne descendraient qu'à 10 heures. Je suis donc parti, confronté à un flot de voitures, bien qu'il n'y ait pas de camions.
Ces 73 km ressemblaient déjà à une traversée d'Istanbul, avec des véhicules partout. Heureusement que c'était dimanche et qu'il n'y avait pas de camions. À mesure que je m'approchais d'Istanbul, des immeubles apparaissaient à perte de vue, ainsi que des entreprises et des magasins, beaucoup de bus me dépassant. Avec ce bruit incessant des voitures, je me suis dit qu'il fallait qu'ils fassent attention à moi, car je ne pouvais rien faire d'autre que regarder devant. Si on a peur, on n'avance pas. Il y avait une descente où je pense avoir atteint 60 km/h, puis la route montait fortement. À mon arrivée à Istanbul, les taxis jaunes zébraient les rues et j'ai ressenti que les automobilistes étaient un peu plus agressifs ici qu'ailleurs. Istanbul est très vallonné. En traversant un pont, j'ai observé des pêcheurs des deux côtés, cherchant de petits poissons dans le Bosphore. Des mosquées magnifiques se dressaient partout. C'était dimanche, les magasins étaient ouverts, beaucoup de gens se baladaient. Arrivé aux sites touristiques, j'ai entendu en français : "Regarde, regarde ce monsieur, il vient de Pékin à vélo." Je leur ai répondu : "Non, j'y vais à Pékin." Ils étaient surpris que je parle français, et nous avons discuté de mon trajet. Plus loin, je m'arrêterai pour faire des photos. J'ai parlé avec deux garçons et une fille venant de France, pris des photos souvenir. Il y avait beaucoup de touristes, des musiciens, des trottinettes et des jeunes filles dansant au son de la radio. Un homme était plongé dans son livre, indifférent au monde autour de lui . Les bateaux faisaient des va-et-vient sur le Bosphore. Ce soir, je dors dans le quartier de Beşiktaş et demain, je visiterai le consulat du Maroc et ferai un tour chez Decathlon. Après-demain, mon voyage continuera jusqu'en Géorgie. Que la force soit avec vous.