116ème Journée : 1er Juin Casablanca-Pékin à vélo sur les traces d'Ibn Battuta.
Aktaou - Munayshi - 86 km
Quand je me suis réveillé à 6h ce matin, j'étais content de reprendre la route et en même temps, je craignais cette étape. Je suis parti alors qu'il ne faisait pas trop chaud, mais il y avait un vent de face qui m'obligeait à faire un effort. De plus, j'ai senti quelques gouttes de pluie et je me suis dit que ce n'était pas possible, mais finalement il n'a pas plus.
Au début, la route n'était pas très large et quelques chiens aboyaient au loin. Certains automobilistes, peu habitués à voir des cyclistes, klaxonnaient pour que je me décale. Ensuite, j'ai trouvé une route à quatre voies impeccable, comme en Turquie.
Plus tard, le temps a changé, il a fait chaud et le soleil tapait fort. Quand je me suis arrêté dans une station-service pour prendre une bouteille d'eau, j'ai attiré la curiosité des automobilistes qui prenaient des photos de moi avec mon vélo. Ensuite, il y a eu quelques dénivelés, avec la chaleur j'en ai souffert, surtout après huit jours de repos. Je n'avais pas de bonnes jambes et pour la première fois, j'ai eu des crampes. J'ai tout essayé pour aller mieux : sucre, miel, des bananes, du chocolat... Je me suis senti un peu mieux, mais ce n'était pas suffisant.
Vers 18 heures, je me suis dit que c'était correct pour aujourd'hui. Je suis entré dans une boutique où il y avait des frigos avec des boissons. Un jeune homme et sa femme étaient assis à une table. Je leur ai expliqué que je faisais un voyage, que j'étais fatigué et que je cherchais un endroit pour dormir et manger. Il m'a dit que je pouvais manger, mais que les chambres disponibles étaient vieilles, sans électricité ni toilettes, avec juste un matelas. Je lui ai dit que j'avais tout le matériel de camping nécessaire. Il m'a préparé à manger : du poisson, de la viande, une soupe chinoise et un café. J'ai bu trois litres d'eau et pris pas mal de sel, et je me suis fait une réserve pour demain.
Ce soir, je dors à la lampe électrique et demain je me réveillerai avec le soleil qui ne me lâchera pas jusqu'au soir. Ici, la nature est dure. J'ai vu pas mal de chameaux et de dromadaires. J'ai rencontré des Italiens qui étaient surpris de savoir que j’avais traversé leur pays et de les retrouver ici au Kazakhstan. Petit à petit, mon corps va s'habituer au rythme et l'aventure deviendra encore plus grande. Cette fois, je suis bien sur la route de la soie. Que la force soit avec vous et à bientôt.