121èm journée  6 juin Casablanca-Pékin à vélo sur les traces d'Ibn Battuta. 

Beineou - Post frontière Tajen 84 km 

Je suis parti à 7h30 ce matin, le soleil brille sur la ville et le désert, direction la frontière ouzbèke. À la sortie de la ville, un policier me double, puis arrête un camion. Il me redouble une deuxième fois et arrête une voiture. Pour la troisième fois, quelques kilomètres plus loin, il arrête un camion, puis une voiture. Je peux dire que celui-là fait bien son travail ! Très peu de circulation. Cela permet d'entendre le bruit des trains, qui sont nombreux, qui transportent des marchandises. J'entends des oiseaux et je me demande comment ils peuvent vivre dans cette chaleur 37°. 

Je m'arrose toutes les demi-heures pour baisser ma température avec de l'eau chaude. Je vois des chameaux. Je suis toujours impressionné par cet animal qui supporte cette chaleur.

Je fais attention à mon téléphone pour vérifier la température. Comme c’est la dernière étape au Kazakhstan, je pense à tous les chauffeurs de camions que j’ai rencontrés dans le bateau. Je me demande où ils sont. Je pense aussi à toutes les personnes que j’ai rencontrées au Kazakhstan. Je n’ai fait qu’une petite partie de ce pays, le neuvième plus grand du monde, on peut dire que je n’ai rien vu. Arrivé à 1 km de la frontière, j’ai trouvé un café avec une grande salle et trois chambres à louer. J’ai décidé de rester dans ce café pour dormir cette nuit . Je traverserai la frontière demain matin, et je ferai une étape normale en Ouzbékistan. Dans ce café, il y a une douche. Je me suis lavé. Le propriétaire est très gentil, aux petits soins, et puis je ne veux pas quitter le Kazakhstan comme ça ; je veux prolonger encore un peu le plaisir. Demain, c’est mon 13e pays, l’Ouzbékistan. Je vais encore changer de langue, de nourriture, de monnaie et vivre de nouvelles aventures. Dans ce café, ils m’ont servi une grande soupe avec des pâtes, des carottes, des pommes de terre, des tomates et des morceaux de viande, accompagnée d’un morceau de pain. Je prendrai la même chose ce soir pour avoir plus d’énergie demain. Ils n’ont pas de fruits, dommage. Heureusement que j’ai acheté des pommes hier, une pour ce soir. Il m’en reste une autre pour demain. Ce sont les petits détails qui font du bien.

Le Tour d’Italie est terminé et bientôt Roland-Garros également . Et pendant ce temps-là, moi, je pédale toujours sur ma dame de fer, mon vélo. Toutes les personnes n’arrivent pas à croire que ce vélo m’a amené de Casablanca jusqu’ici, surtout les chauffeurs de camion. 

Je vous laisse, à demain.

On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on se l’imagine.