15e journée, 21 février Casablanca-Pékin à vélo.
92 km Alicante- Benissa
Karim Mosta, sur les traces d'Ibn Battuta.
Après un jour de repos, retrouver la route semble étrange. J'ai croisé beaucoup de cyclistes aujourd'hui. C'est la montagne, ça monte sans cesse. Un Marocain m'a arrêté pour m'offrir un café ; nous avons discuté presque une demi-heure. Abdelhamid, 35 ans, très gentil, travaille dur pour réussir - et je suis sûr qu'il y arrivera. Sa philosophie de vie est admirable.
Une heure plus tard, un autre Marocain s'arrête avec son ami espagnol et m'offre une banane et une orange. Après une discussion de dix minutes, un jeune Marocain de 20 ans en trottinette s'arrête également. La route est une valse de montées et de descentes. Puis le temps change, le vent se lève, et je commence à ressentir le froid. À la recherche d'un hôtel, je découvre que celui prévu n'existe plus.
Finalement, trois jeunes footballeurs marocains sortant de l'entraînement m'accompagnent à un autre petit hôtel. Nous marchons 1 km, parlant de mon aventure. Curieux, je réponds à leurs questions et leur offre du chocolat. Il est temps pour eux de rentrer, et pour moi de me doucher. J'avais froid et faim.
Le dîner dans un bar bruyant était réconfortant, seul toute la journée, je sens que plus je monte vers le nord, plus le froid se fait sentir. Mais je vais m'adapter, le ciel étant mon toit après huit heures dehors chaque jour. J'espère mieux dormir que la nuit dernière, agitée sans raison apparente. Le corps s'exprime ; il ne faut pas s'inquiéter outre mesure pour une ou deux nuits d'insomnie.
J'ai pris une photo avec le gros taureau dans la montagne, souvenir de voyages pour descendre au Maroc en voiture avec mes enfants. Cela rappelle que nous sommes bien en Espagne. J'aimerais dormir à Valence demain, si tout va bien. Pour l'instant, il est temps de dormir. Prenez soin de vous, Karim Mosta.