Ce matin, je me sentais tellement bien que j'ai décidé de me lever tôt, histoire de prolonger ce sentiment agréable. Mes affaires étaient éparpillées partout dans la chambre, mais comme il n'y avait que quatre sacs, il suffisait de remettre chaque chose dans son sac respectif. Tout était prêt, à condition de ne rien oublier. Chaque chose est importante pour moi. J'ai fait le tour de la chambre plusieurs fois pour m'assurer de ne rien avoir oublié. Sous le lit, rien. C'est la première fois que je vois le soleil matinal depuis mon entrée en Italie, et en plus, c'est le premier jour du printemps. La dame qui m'a loué la chambre ne comprenait pas pourquoi je n'avais pas pris de petit-déjeuner avant de partir. Je lui ai expliqué que c'était le Ramadan, mais elle a insisté pour que je prenne quelque chose. J'ai fini par prendre des œufs durs et une boisson, que je mangerai ce soir. Juste avant de partir, son père est apparu avec des croissants en disant : « Monsieur, vous n'en aurez pas besoin ce soir ? » J'en ai pris un seul, et il me l'a gentiment mis dans un sac. Aujourd'hui, pour fêter le printemps, j'ai pédalé pendant cinq heures sans m'arrêter, tranquillement. J'ai fait 81 km. Cela fait 13 jours que je n'ai pas pris de repos depuis Aix-en-Provence, mais tout va bien pour le moment. Alors, on continue. La Slovénie
n'est pas loin.