58ème journée 4 Avril Casablanca à Pékin à vélo, sur les traces d'Ibn Battuta, en empruntant la Route de la Soie.
Belgrade - Savanovac 96 km
À 4h30 du matin, j'ai dégusté une soupe chinoise accompagnée de noix de cajou, d'une pomme, et d'1 litre d'eau mélangée à une boisson énergétique. Puis, je suis parti à 6h30, après avoir quitté Belgrade où j'ai passé la nuit dans un quartier animé, riche en restaurants. Dès le matin, j'ai observé les employés municipaux déjà au travail, un bel hommage à ceux qui se lèvent tôt. Ensuite, j'ai emprunté une route à quatre voies, en roulant sur la voie réservée aux minibus pendant 20 km pour quitter la capitale. C'était beau , un océan de verdure en Serbie, avec 64 km de route très abîmée, sur au moins 20 km. C'est fatigant et mauvais pour le vélo à cause des secousses et du bruit assourdissant des nombreux camions. Je me suis demandé ce que je faisais là. Je n'ai pris aucune photo et n'ai parlé à personne, donc je n'ai pas perdu de temps. J'ai réalisé ma meilleure étape pendant le mois de Ramadan : 96 km, et j'ai terminé de bonne heure. J'ai trouvé une petite chambre dans un restaurant qui loue des chambres à des travailleurs. Une chambre de 9 m² où j'ai pu faire entrer mon vélo, faute de mieux, sinon j'aurais dû parcourir 15 km de plus, mais cela aurait été de trop pour aujourd'hui. J'ai pris une douche, fait une sieste, et voilà que les travailleurs arrivent. Il y a huit chambres et, avec l'arrivée des ouvriers, bonjour le bruit et l'odeur de cigarettes. Ils ont fait beaucoup de bruit jusqu'à ce que le patron du restaurant vienne les réprimander. IJ'ai une petite fenêtre qui donne sur un jardin où les voisins ont des chiens ; j'espère qu'ils ne vont pas aboyer cette nuit. Je n'ai pas le choix, il faut que je m'adapte aux imprévus. Je m'approche tout doucement du huitième pays, la Bulgarie. Je dois faire des courses pour demain matin si je veux déjeuner.
À demain pour la suite du voyage. Sportivement, Karim Mosta.
Organiser un voyage à vélo, c'est tracer une ligne sur une carte, mais le vivre pleinement, c'est laisser au hasard le soin de dessiner les détours. C'est dans ces imprévus que se révèlent les véritables aventures.