69ème journée - 15 Avril Casablanca - Pékin à vélo, sur les traces d'Ibn Battuta. 

Elkhovo - Edirne  67 km 

Quand je suis parti ce matin, je savais que j'avais 30 km à parcourir pour arriver à la frontière. Je suis parti tranquillement, réticent à quitter la Bulgarie que j'avais bien aimée, et me voilà à la frontière. Tout s'est bien passé. Ils n'ont même pas regardé mes sacoches quand ils ont vu la plaque "Casablanca - Pékin" ils n'en croyaient pas leurs yeux. À la sortie, un coiffeur me voyant faire une photo devant le drapeau rouge de la Turquie m'invite dans sa boutique. Je ne comprenais pas pourquoi il insistait, alors qu'il avait un client. Je lui ai dit : "Excusez-moi, il faut que je change de l'argent." Après avoir changé de l'argent, il me revoit et me dit : "Viens." Je lui réponds : "Excusez-moi, je dois acheter des cartes SIM pour mon téléphone." Il m'appelle une troisième fois et je lui dis : "Je m'excuse, j'ai faim, il faut que j'aille manger." C'est ce que j'ai fait. Au restaurant, le patron et les serveurs posaient des questions, prenaient des photos avec moi et m'ont offert deux verres de thé. Le patron m'a prévenu : "Attention, ça va grimper." Les derniers 40 km pour aller à Edirne  ne m'ont pas posé de problème. Après une soupe et des brochettes, me voilà sur les larges routes de Turquie, avec 1,50 m de large pour faire du vélo. Je n'étais pas gêné par les camions et les voitures. Arrivé à Edirne , on trouve de nombreuses mosquées, des cafés, des terrasses bondées, des marchands de fruits, des bazars, une circulation dense et des taxis jaunes. L'ambiance de l'empire ottoman est partout. Après m'être installé à l'hôtel, je suis sorti pour trouver une autre carte SIM pour mon autre téléphone, un peu chère. Partout où je m'arrête avec mon pull jaune, je suscite des questions. Une fois qu’ils ont compris, ils veulent faire des photos avec moi. En fait, bien que seul, je suis toujours entouré de personnes avec qui discuter. Je suis rentré dans une  superbe mosquée et me suis promené dans son jardin où j'ai rencontré un jeune Syrien et un Turc avec qui j'ai discuté. Le soir, j'ai mangé un kebab et le patron m’a offert à boire. Il m'a souhaité du courage pour terminer mon périple. Voilà ma première journée en Turquie.