77ème journée- 23 Avril Casablanca-Pékin à vélo
Istanbul - Dilovası - 60 km  873 m de dénivelé positif.
Je me suis réveillé tôt ce matin pour prendre le ferry afin de traverser le Bosphore. Après être descendu du bateau pour prendre le départ, j’ai réalisé que j'avais oublié mon GPS dans le lit de l’Hôtel, l'ayant manipulé la veille au soir. Il fallait donc que je retourne le chercher, ce qui m’a fait perdre beaucoup de temps. Ces choses arrivent parfois quand on fait moins attention. Ensuite, j'ai pris le bateau pour la troisième fois ; cette fois-ci, c'était la bonne. Après cela, je suis parti et j'ai utilisé l'application komoot Velo pour sortir d’Istanbul. C'était terrible avec les voitures et le bruit, comme si vous rouliez à Casablanca ou à Paris pendant des heures. J'ai fait une pause dans un café tranquille pour échapper au bruit des voitures et des camions. Le paiement se faisait uniquement par carte bleue, pas en espèces. Une dame travaillant dans le café m’a proposé de payer avec sa carte en échange d’argent comptant, et elle m’a même offert un gâteau gratuitement. Depuis que j'ai quitté Istanbul, j'ai dû affronter des collines : montées et descentes avec des pentes si raides que même les voitures calaient. Parfois, j’étais obligé de descendre de vélo pour pousser, ce que je n’aime pas, mais il le fallait. Il y avait beaucoup des chiens errants. J’ai été attaqué plusieurs fois ; bien qu'ils n’étaient pas trop méchants, dès que je m'arrêtais, je les grondais et ils s'éloignaient. À 17h30, la nuit tombait vite, alors j'ai commencé à chercher un endroit pour dormir. J’ai trouvé une ville industrielle déserte, peuplée de chiens mais avec peu de personnes. Sur mon portable, je cherchais un endroit pour dormir quand j'ai vu un camionneur qui réparait son camion. Je lui ai demandé s'il y avait un petit hôtel à proximité, et il m’a donné une adresse. Quand je l'ai entrée dans mon GPS, cela indiquait  6 km. Il m’a dit qu’en réalité, c’était juste à 1 km, mais le GPS nécessitait un grand détour à cause des routes et des barrières. Il m’a expliqué comment éviter la barrière en portant le vélo, et cela a finalement réduit le trajet de 5 km. Cet homme était comme un ange gardien qui m’attendait ; il était adorable. Arrivé à l’hôtel, la réceptionniste m’a fait attendre une demi-heure pendant qu'elle préparait la chambre, puis elle m’a donné la clé en me disant qu’elle partirait et laisserait la porte ouverte derrière elle, mais que je devais la fermer si je sortais car il n'y avait personne d'autre à l'hôtel le soir.
Bientôt, je vais longer la mer Noire jusqu'à la Géorgie, espérant trouver des routes de campagne et de grands espaces. Je n’ai pas visité Istanbul car je voulais rester au calme et récupérer. Ce soir, j’ai mangé une soupe de lentilles, un kebab et une salade offerts par le patron du restaurant, un jeune homme qui a été séduit par mon voyage. Ah oui, j’ai aussi rencontré deux cyclistes, un garçon espagnol de 27 ans et une fille suisse de 23 ans. Vous n’allez pas me croire, mais ils vont aussi en Chine. Ils sont partis il y a six mois et avancent tranquillement. Je leur ai dit de faire attention car la frontière de l’Azerbaïdjan est fermée. Ils ont dit qu'ils envisageaient peut-être de passer par l'Iran. J’ai fait une vidéo et nous avons échangé nos coordonnées. J’admire des gens qui ont de tels rêves. Voilà encore une journée riche en belles rencontres qui me donne envie de continuer.
A demain mes amis, faites du sport un peu mais surtout, restez en mouvement.