La 32e journée  9 mars - 

Casablanca - Pékin, sur les traces d'Ibn Battuta par la route de la soie. 

Saint Maximin la sainte Baume - Le Muy  69 km 

Pendant mon petit déjeuner, je repensais au mauvais temps de la veille et au vent. En regardant par la fenêtre, j'ai constaté qu'il ne pleuvait pas. Alors, je me suis dit qu'il fallait que je me dépêche de profiter du temps clément pour pédaler le plus longtemps possible avant que la pluie et les rafales de vent ne s'abattent. Ainsi, je me suis retrouvé sur ma route préférée, prolongeant mon petit déjeuner en pédalant. Le moral était bon, il ne pleuvait pas et il n'y avait pas beaucoup de vent. J'ai même fait une vidéo en direct sur Facebook. Après 20 km, la pluie est venue me saluer, mais elle ne m'a pas quitté de toute la journée, tombant en trombes.

Seul sur mon vélo, je me disais que les automobilistes devaient me prendre pour un fou de faire du vélo par ce temps. Arrêté devant une boulangerie, j'ai demandé au monsieur s'il servait du café à l'intérieur, il m’a dit oui et s'est étonné de me voir faire du vélo par ce temps. Lorsque je lui ai dit que j'allais à Pékin et que je venais de Casablanca, il n'en croyait pas ses yeux. Sans bouger, il a insisté pour s'occuper de moi et m'a apporté un café et un pain au chocolat, en disant que c'était pour moi, admirant le courage de personnes comme moi. Nous avons même fait une vidéo pour partager ce moment et montrer qu'il existe des gens généreux et gentils partout dans le monde. Il m'a ensuite présenté un autre monsieur, âgé de 79 ans, qui fait trois sorties vélo par semaine de 90 km, mais jamais sous la pluie. Après une demi-heure de discussion, j'ai commencé à avoir froid et il était temps de partir. La pluie s'est intensifiée au moment où j'ai trouvé refuge dans un café. Hésitant à entrer tellement j'étais mouillé, la dame de l'intérieur m'a rassuré en me disant de rentrer et de mettre mon vélo à l'abri devant le café.

 

Cherchant un endroit où dormir, la dame m'a orienté vers un lieu et m'a posé des questions sur mon parcours. Lorsque j'ai voulu payer mon café, elle m'a informé qu'il avait été payé par quatre Turcs qui avaient écouté mon histoire de Casa à Pékin et m'ont offert le café. J'ai discuté avec eux, leur disant que je traverserais leur pays, comme je l'avais déjà fait en 2019. Ils m'ont encouragé, et me voilà reparti sous la pluie. Finalement, j'ai trouvé un endroit pour dormir après avoir parcouru 68 km. Ce sont de petites étapes, mais j'avance. Il paraît que la météo sera la même demain. L'aventure continue.