73ème journée - 19 Avril Casablanca - Pékin à vélo - Sur les traces d'Ibn Battuta
Saray - Silivri - 60 km
Ce matin avant de partir, j’ai découvert que mon pneu arrière était dégonflé. J'ai donc laissé mes sacs et je suis allé dans une station-service pour le regonfler, en espérant que ce ne soit pas une crevaison. Une fois mon pneu gonflé, un motard m'a demandé : « Tu vas où ? » Je lui ai répondu : « À Istanbul. » Il a ri, ne me croyant pas, et moi, je n'avais pas envie de lui en dire davantage. Après avoir récupéré mes sacs, j’ai pris la route. Peu après, il s'est mis à pleuvoir, donc j'ai enfilé mes affaires de pluie. Un quart d'heure plus tard, la pluie s'est arrêtée. J'ai enlevé mes affaires de pluie, mais peu après, il s'est remis à pleuvoir, cela s’est répété plusieurs fois.
Le bruit incessant des camions, des bus et des voitures était assourdissant, signe que je n'étais pas loin d'Istanbul. J’ai fait une pause dans une station-service pour boire un café. Là, trois clients et un employé ont voulu savoir d'où je venais et où j’allais. Après une photo, comme c’est souvent le cas, des policiers m'ont arrêté pour discuter de mon itinéraire, puis nous avons pris des photos ensemble, ils étaient très sympathiques. À mesure que je m'approchais d'Istanbul, à environ 75 km de distance, le paysage urbain et les usines remplaçaient peu à peu la campagne. L'urbanisation prenait le dessus, et la circulation devenait plus dense.
Seul à vélo, je devais rester vigilant et ne pas penser au danger. Pour assurer ma sécurité, j'avais allumé la lumière sur mon casque et portais un maillot jaune pour être bien visible. Pendant ce temps, j’écoutais la radio : Marseille s'est qualifiée en demi-finales de la Ligue Europa, ce qui réjouirait sûrement mes amis marseillais.
J’ai reçu un appel d'Aziza Elamrani, actuellement en tête du classement général du Marathon des Sables. Il lui reste une étape de 21 km demain pour clamer la victoire. « Elle l'a dit, elle l'a fait. Bravo, Aziza ! » Un autre ami, Karim Dronet, venait de publier un livre. C'était réconfortant d'entendre de bonnes nouvelles.
Plus tard, j’ai reçu un appel du consulat du Maroc à Istanbul, désirant me rencontrer. J'ai décidé de dormir à 75 km d'Istanbul, dans une petite ville près de la mer de Marmara. Demain, j'arriverai à Istanbul avant de longer la mer Noire en direction de la Géorgie. Ce soir, je vais manger du poisson ; ça me rappelle Casablanca. Même si demain, je ne fais qu'une petite étape de 75 km, j'ai vraiment besoin d'une bonne nuit de sommeil à l'hôtel.
Un homme d'affaires m'a posé des questions sur mon voyage. Admiratif, il a pris des photos et m'a demandé mes réseaux sociaux. Je vais aussi donner des conseils à son fils pour l'encourager à faire du sport. Je lui ai dit : « Tu as plus de chances que moi, tu peux faire mieux parce que tu es plus jeune. » Son père était content. Je continue à motiver les gens à pratiquer le sport. L'effort vous rend libre. À méditer.