41 eme journée 18 mars Casablanca - Pékin à vélo, sur les traces d'Ibn Battuta.
San Colombano- Asola 81 km.
Normalement, je devais prendre un jour de repos, malgré mes réticences, j'ai décidé de suivre mon instinct, et cela a été une bonne décision. Après une nuit reposante dans une ferme agrotouristique, je me suis mis en route à 8h30 et me suis retrouvé dans des étendues champêtres à perte de vue. Les champs de blé s'étendaient droit devant moi, sous un ciel gris et presque sans vent. La rencontre avec des habitants était rare et, en période de Ramadan, je ne me suis arrêté ni pour boire ni pour manger, ce qui m'a permis de faire une belle étape jusqu'à un petit village nommé Asola.
Là, j'ai rencontré un monsieur en train de coller des affiches. Après lui avoir demandé s'il y avait un hôtel pour dormir, il a réfléchi puis a téléphoné à quelqu'un. Il m'a ensuite indiqué un hôtel à 5 km, mais pas sur ma route, ce qui aurait ajouté 10 km à mon parcours. J'ai donc cherché sur mon téléphone et j’ai trouvé une chambre chez l'habitant à seulement 350 m, grâce à la magie d'Internet. Le monsieur, très sympathique, qui m’a loué la chambre et qui pratique également la boxe, comme moi, m'a indiqué où trouver un supermarché. Après ma douche, je suis parti pour le supermarché sans succès. Un monsieur qui sortait de son garage avec sa voiture m'a vu; après lui avoir posé la question, il m’a conduit à un autre supermarché, beaucoup plus loin.
Tant pis, il fallait que je fasse mes courses. Retour rapide, car j’avais faim.
Ne sachant pas où trouver des œufs, j'ai rencontré trois personnes parlant marocain, Sami un tunisien, Monsabet Salah Maronna. Après leur avoir expliqué que je venais du Maroc à vélo, ils m'ont invité à me joindre à eux, refusant de me laisser payer quoi que ce soit. Je les ai accompagnés à la mosquée où un dîner était servi : soupe, jus de fruit, dattes, thé, un plat de poulet et du pain maison. Ils avaient également invité une vingtaine d'Africains en quête d'une vie meilleure, tandis que moi, je voyageais en sens inverse, de Casablanca à Pékin.
Après la prière, ils ne voulaient plus me laisser partir. Je leur ai alors parlé de ma carrière sportive et de mes voyages. Nous avons discuté de nourriture et finalement, je suis resté jusqu'à 23h15, allant me coucher à minuit. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais c'était une belle rencontre pour laquelle je les ai tous remerciés. Seul toute la journée, je me suis soudain retrouvé entouré de monde. Le soir, je ne suis jamais triste, car les choses s'arrangent toujours. Je sacrifie du sommeil, mais j'accumule les souvenirs. Demain est un autre jour.