Jour 85 : Havza - Samsun - 79 km

Mardi 1er mai 2024
85ème journée Casablanca-Pékin - Sur les traces d'Ibn Battuta -
Havza - Samsun - 79 km.
Habituellement le 1er mai, j'offre du muguet à ma femme, mais cette fois, je me suis offert la mer Noire en fin d’étape, après l’Atlantique, la Méditerranée, et la mer de Marmara me voilà vers la mer Noire que je vais longer jusqu’en Géorgie. Voilà neuf jours sans repos. Je me suis réveillé de bonne heure  pour parcourir cette étape et arriver en début d’après-midi, me permettant une demi-journée de repos. Et ça tombe bien, pas de petit déjeuner dans le petit hôtel où j'ai passé la nuit . C'est une famille qui tient cet hôtel ; la grand-mère m’a ouvert la porte en partant.
Je vois un café où des gens mangent. Je rentre, je dis : "Donnez-moi la même chose." Je croyais que c'était un petit déjeuner turc habituel, mais dans cette région, ils mangent une soupe avec des morceaux de bœuf et du pain. Ce n'est pas mon habitude,  j’ai salé la soupe, je me suis un peu forcé et je suis parti. Sur la route d'Istanbul, 20 km plus loin, je m’arrête dans une station d'essence où le thé est gratuit. J'ai acheté deux croissants et un café payant, mais le pompiste ne voulait pas que je paye, il me l'a offert. Des policiers étaient là, ils m’ont posé des questions, photo souvenir, je suis reparti en mangeant une banane.
Beaucoup de circulation, des camions qui klaxonnent de temps en temps pour m’encourager, pas un cycliste en vue, à part les tracteurs, les vaches. J'ai vu deux ânes au bord de la route. L'un s'est enfui quand il m'a vu. Plus loin, à une station d'essence, deux chiens dormaient mais se sont réveillés quand je suis passé à côté et m'ont attaqué. Un camion derrière a klaxonné et les a arrêtés net.
J'admire le paysage, ce désert vert, tout en écoutant la radio : Paris Saint-Germain joue contre l'Allemagne ce soir. Sans écran, pas de portable avec internet , ça va être difficile. C’est vrai qu’on perd du temps avec le portable, même les adultes, ici comme ailleurs, tout le monde la tête baissée sur leur appareil, c'est un mal du siècle. C'est un outil merveilleux, mais il faut savoir maîtriser ce monstre qu’on a dans la poche. Imaginez-moi, je voyage à vélo. Il me sert de GPS, traducteur, calculatrice. Je lis les journaux, j’écoute la radio, je parle avec ma famille, je suis connecté au monde entier, à mes amis, avec un seul appareil, c'est merveilleux.
Dans une semaine, je quitte la Turquie si tout se passe bien, mais la météo prévoit 3 jours de pluie qui vont me ralentir, dangereux avec tout ce trafic, mais je n’ai pas le choix, il faut que j’avance. Hier, j’ai parlé avec ma fille aînée, j’ai vu ma petite-fille sur WhatsApp, ça fait du bien.
J'espère que vous aussi vous poursuivez vos objectifs, peu importe lesquels, mais l'essentiel est de rester en mouvement, physiquement et intellectuellement. Que la force soit avec vous.

Jour 85 : Havza - Samsun - 79 km

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